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Le débat quant aux guêtres postérieures n’est toujours pas clos…

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Suite à la pandémie de Covid-19, les Jeux Olympiques de Tokyo, ayant initialement pour date 2020, ont été reportés à l’année prochaine. La FEI a tout de même confirmé l’apparition de nouvelles réglementations touchant les cavaliers de Jumping. En effet, des changements quant aux guêtres postérieures entreront en vigueur dès le 1er Janvier 2021 lors des CSI 1* à 5*. Cependant, de nombreux camps débâtent quant à cette décision. Si certains se préoccupent de la santé des chevaux concernés par cette mesure, d’autres craignent de fortes répercutions sportives à l’instar des JO qui devaient originellement se tenir en 2020, année lors de laquelle cette mesure ne devait pas entrer en vigueur…

“Si nous avons décidé d’interdire les guêtres postérieures après les Jeux de Tokyo, c’est parce que nous ne pouvons pas appliquer un tel règlement en période de qualification olympique et que nous voulons que les conditions des athlètes soient équitables”, discours porté par John Roche lors de la finale de la Coupe du monde Longines de 2018 à Paris.

En pleine période exceptionnelle, le comité olympique a ainsi entreprit le report des Jeux Olympiques ? Quelques jours plus tard, la FEI s’est réunie lors d’une visioconférence où il a été décidé de maintenir l’entrée en vigueur de la nouvelle règlementation pour le 1er Janvier 2021.

Les conséquences sportives d’une telle mesure :

Actuellement, un couple est disqualifié dès la moindre trace de sang liée aux éperons, mais que fait la FEI pour les guêtres postérieures qui, serrées à outrance, optimiseraient les performances en dépit de la santé du cheval ? Bien que les guêtres postérieures à doubles coques soient interdites aux niveaux club, poney et amateur, le monde professionnel et international du jumping ne semble pas concerné… Lors des JEM de 2014 (ayant eu lieu en Normandie), de nombreux contrôles quant à la position et au réglage des protèges-boulets ont été menés mais cela ne semble pas encore assez en vue des conséquences…

Le début des sombres mésaventures du saut d’obstacles commença en 1990 avec l’affaire Schockemöhle, cavalier (actuel propriétaire de Totilas) accusé de « barrer » ses chevaux. Avec des images à l’appui, l’ancien champion olympique proposait une méthode des plus controversées afin d’optimiser les performances malgré les conséquences physiques engendrées. Sa technique résidait à lever une barre de bois (d’environ 5 centimètres de diamètre) au passage du cheval sur un oxer pour frapper les antérieurs de l’équidé. Il était également courant de répéter cette opération plusieurs fois en alternant entre les antérieurs et les postérieurs pour que le cheval apprenne à bien lever ses membres en abordant l’obstacle.

Aujourd’hui, cette technique continue de se propager dans l’ombre mais la tendance se tourne vers de nouvelles techniques : les guêtres postérieures. Plus communément appelées protège-boulets double coques, ces dernières sont à l’origine de nombreuses dérives… Régulièrement, il arrive que des professionnels placent des clous ou cailloux afin d’améliorer le mouvement des postérieurs ; mais le serrage à outrance des lanières et aujourd’hui monnaie courante… Si de réelles études scientifiques et vétérinaires n’ont pas été menées, de nombreux éleveurs et cavaliers ont constatés les effets néfastes. Effectivement, ces dernières sont bel et bien considérées comme un dopage mécanique qui provoque le pincement du tendon, obligeant le cheval à changer la qualité de son saut pour se libérer des douleurs.

Il a été constaté que les montures concernées par ces tortures modernes semblent offrir de plus en plus de parcours SF. Le geste démesuré entrainé par le pincement du tendon force le cheval à produire un saut impressionnant en levant les postérieurs largement au dessus de l’obstacle. Outre la souffrance entrainée par cette technique, il advient un problème d’équité avec les cavaliers ne la pratiquant pas.

Si chez ces derniers les SF se montrent globalement et mathématiquement plus rares, les conséquences d’une nouvelle règlementation ne changera en rien les résultats. Mais le problème arrive chez les partisans des guêtres postérieures : un cheval habitué à sauter de manière démesurée suite à un pincement du tendon produira un mouvement nettement moins important dès lors que cet artifice lui est ôté. Si cette mesure laissait initialement le temps de produire de bons résultats aux JO, aujourd’hui elle semble être à l’origine d’angoisse pour les utilisateurs de guêtres doubles coques… Le temps d’accommodation très court préoccupe donc un nombre impressionnant de cavaliers craignant des résultats décevants lors des importants rendez-vous équins … Mais qu’en est-il du cheval ? Ne vaut-il mieux pas se soucier de la santé de son cheval avant le sport ?

N’hésitez-pas à nous communiquer votre point de vue dans les commentaires et sur les réseaux sociaux…

Sources : Grand Prix / Carnivore – Rapaces

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